• Comment sont les gens ?

    La réponse est dans notre regard

     

    Comment sont les gens ?

     

    Voilà un conte qui nous rappelle une vérité aussi essentielle qu’existentielle. Nous brassons parfois des pensées noires et la vie nous parait alors bien sombre. Dans ces moments là, il est très utile de se rappeler que la vie n’est pas sombre. Seules nos pensées le sont.

    La vie n’est pas lumineuse pour autant, ce serait une erreur -agréable- de le croire. La vie est la vie, l’amour en fait partie autant que la maladie ou la mort, un champ de fleurs autant qu’une zone industrielle.

    Il ne tient qu’à nous de nous y sentir à notre place, quel que soit le lieu et l’instant.

     

    Comment sont les gens ?

     

    Il était une fois un vieil homme assis à l’entrée d’une ville du Moyen-Orient.

     

    Un jeune homme s’approcha et lui dit :
      Je ne suis jamais venu ici ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?

    Le vieil homme lui répondit par une question :
      Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
      Egoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir, dit le jeune homme. Le vieillard répondit :
      Tu trouveras les mêmes gens ici.

     

    Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha et lui posa exactement la même question.
      Je viens d’arriver dans la région ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? Le vieille homme répondit de même :
      Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
      Ils étaient bons et accueillants, honnêtes ; j’y avais de bons amis ; j’ai eu beaucoup de mal à la quitter, répondit le jeune homme.
      Tu trouveras les mêmes ici, répondit le vieil homme.

     

    Un marchand qui faisait boire ses chameaux non loin de là avait entendu les deux conversations. Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s’adressa au vieillard sur un ton de reproche :
      Comment peux-tu donner deux réponses complètement différentes à la même question posée par deux personnes ?
      Celui qui ouvre son coeur change aussi son regard sur les autres, répondit le vieillard. Chacun porte son univers dans son coeur.

     


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    Les douze principes du bouddhisme

     

    Par Linhson

     

    Ces principes, rédigés à l’usage des bouddhistes occidentaux, ont été traduits en japonais, chinois, siamois, birman et cinghalais ainsi qu’en plusieurs langues européennes.

    Ils ont été approuvés par les 17 écoles les plus importantes du Japon ; par feu le Vénérable Tai Hsu, au nom de millions de bouddhistes chinois ; par le Patriarche Suprême du Siam ; avec l’assentiment de l’Ordre Bouddhiste, et par des bouddhistes laïcs marquants de Birmanie et de Ceylan. Ils sont en voie d’adoption par des organisations bouddhistes de différentes contrées de l’Europe et aux États-Unis d’Amérique. Ils pourraient devenir la base de ralliement pour un Bouddhisme mondial.

    Gautama le Bouddha, fils d’un prince régnant, naquit dans le nord de l’Inde au VIème siècle avant Jésus-Christ. A l’âge de vingt-neuf ans, dégoûté de son existence fastueuse alors que la vie des autres était remplie de souffrances, il quitta son palais et s’en alla errant par les routes pour chercher le remède à cette souffrance et en délivrer l’humanité. Après des recherches spirituelles, il parvint à l’Éveil et fut connu désormais comme le Bouddha "le Tout Éveillé". Durant tout le reste de sa vie, il enseigna, à tous ceux qui vinrent à lui, le Chemin du Juste Milieu qui conduit à la cessation de la souffrance. Après sa mort, son enseignement fut largement répandu si bien que, de nos jours, près d’un tiers de l’humanité considère le Bouddha comme le guide qui, après avoir atteint la délivrance, enseigne à tous les hommes le moyen d’y parvenir.

    A notre époque le Bouddhisme est divisé, d’une manière générale, en deux écoles. L’École du Sud, l’Hinayana ou Theravada (l’Enseignement des Anciens) suivie en Ceylan, en Birmanie, au Siam et dans certaines parties de l’Inde qui cependant n’est plus un pays bouddhiste ; et l’École du Nord, ou Mahayana englobant le Tibet, le sud de la Mongolie, ainsi que des milliers de chinois et de japonais. Ces Écoles, parfaitement tolérantes l’une envers l’autre, sont les aspects complémentaires d’un tout. Le Bouddhisme est appelé la religion de la paix parce qu’il n’y a jamais eu de guerre Bouddhiste et qu’aucun homme, en aucun temps, n’a été persécuté par une organisation Bouddhiste, ni pour ses croyances, ni pour leur expression.

    Ci-dessous suivent quelques vérités fondamentales, ou principes du Bouddhisme :

     

    1) Le salut par ses propres moyens est pour tout homme la tâche immédiate.

    Quand un homme gît, blessé par une flèche empoisonnée, il n’en retarde pas l’extraction en demandant des détails sur l’homme qui l’a décochée, ni sur la forme de la flèche. Il y aura du temps pour le développement de compréhension de la doctrine pendant le parcours du chemin. En attendant, commencez dès aujourd’hui à affronter la vie telle qu’elle est, en ne vous instruisant jamais que par votre expérience personnelle.

     

    2) Le premier fait de l’existence est la loi du changement ou de l’impermanence.

    De l’atome à la montagne, d’une simple pensée à un empire, tout passe par le même cycle d’existence : la naissance, la croissance, le déclin et la mort. Seule la vie persiste et cherche sans cesse à se manifester sous des formes nouvelles. "La vie est un point, n’y construis pas ta maison..." La vie est un phénomène de mouvement et celui qui s’accroche à la forme, quelque splendide qu’elle paraisse, souffrira en résistant à ce courant.

     

    3) La loi du changement s’applique également au concept de l’âme.

    Dans l’individu, il n’y a pas de principe qui soit immortel et immuable. Seul "l’Innommé... l’Ultime Réalité ne change pas ; toutes les formes de la vie, y compris l’homme, sont des manifestations de cette réalité." Pas plus que l’ampoule électrique ne possède la lumière, l’homme ne possède la lumière, l’homme ne possède la vie qui circule en lui.

     

    4) L’univers est l’expression de la loi.

    Tous les effets ont des causes, et le caractère de l’homme est la somme de ses pensées et de ses actes antérieurs. Le karma, qui signifie action-réaction, gouverne toute existence. L’homme est le seul ordonnateur de son entourage et de la façon d’y réagir, ainsi que de sa condition future et de son ultime destin. Par des pensées et une conduite bien dirigées, il peut purifier graduellement sa nature intérieure et ainsi, par une pleine connaissance de soi, parvenir à se libérer de la renaissance. Cette évolution demande de longues périodes de temps, comprenant vies après vies, sur cette terre. Mais finalement toute forme de vie atteindra l’Éveil.

     

    5) La vie est indivisible quoique ses formes changeantes soient innombrables et périssables.

    Il n’y a en réalité pas de mort, bien que toute forme doive mourir. La compréhension de l’unité de la vie éveille la compassion, un sentiment d’identité avec la vie sous d’autres formes. La compassion a été appelée "la loi suprême, l’éternelle harmonie" : celui qui trouble l’harmonie de la vie souffrira en conséquence et retardera son propre éveil.

     

    6) La vie étant une, l’intérêt d’une de ses parties doit être celui du tout.

    L’homme, dans son ignorance, croit qu’il peut lutter avec succès pour ses propres intérêts, et cette énergie mal dirigée de l’égoïsme produit la souffrance. Il apprend, par cette souffrance, à en réduire et finalement à en éliminer la cause. Le Bouddha enseigna Quatre Nobles Vérités : a) l’existence universelle de la souffrance, b) sa cause : le désir mal dirigé, c) son remède : l’élimination de la cause, d) le Sentier Octuple du développement personnel qui conduit à la fin de la souffrance.

     

    7) Le sentier Octuple comporte :

    (1) La compréhension juste. (2) La pensée juste. (3) La parole juste. (4) L’action juste. (5) Les moyens d’existence juste. (6) L’effort juste. (7) L’attention juste. (8) La concentration juste : la maîtrise de l’esprit qui parvient à élever l’être au samadhi, ou la contemplation de la réalité, qui mène à l’Éveil total. Comme le bouddhisme est une façon de vivre, plutôt qu’une théorie de la vie, le parcours de ce sentier est indispensable pour la délivrance personnelle. "Cesse de faire le mal, apprends à faire le bien, purifie ton coeur : ceci est l’enseignement des Bouddhas."

     

    8) La réalité ne peut être décrite.

    Un Dieu avec des attributs n’est pas la réalité finale. Mais le Bouddha, un être humain, devint le Tout-Eveillé. Le but de la vie est d’atteindre l’Éveil. Cet état de conscience, Nirvana, l’extinction des limites de la personnalité, peut être réalisé dès cette existence sur cette terre. Tout homme et toute autre forme de vie contiennent la possibilité d’Éveil. Le moyen pour y arriver, c’est de devenir ce que nous sommes. "Regarde en toi, tu es Bouddha."

     

    9) Entre l’Éveil potentiel et l’Éveil véritable se trouve le Chemin du juste milieu,

    la Voie Octuple qui mène "du désir à la paix", un procédé de développement personnel entre les opposés, évitant les extrêmes. Le Bouddha parcourut cette voie jusqu’au bout et la seule foi requise par le Bouddhisme est la croyance raisonnable que là où a passé un guide, il nous est possible de marcher à notre tour. La voie doit être suivie par l’homme entier, non seulement par ce qu’il y a de meilleur en lui. Il faut que le coeur et l’intelligence soient développés ensemble. Le Bouddha était aussi bien le Tout-Compatissant que le Tout-Eveillé.

     

    10) Le Bouddhisme attache une grande importance à la nécessité de la concentration

    intérieure et à la méditation qui, à la longue, conduisent au développement des facultés spirituelles. La vie subjective est aussi importante que l’accomplissement des tâches quotidiennes et des périodes de tranquillité sont indispensables pour l’activité intérieure et le bon équilibre de la vie. Le Bouddhiste doit être toujours attentif et calme, évitant l’attachement intellectuel et sentimental à la parade de l’illusion. Cette attitude, toujours renforcée de défense contre les événements qu’il sait avoir créés lui-même, l’aide à garder le contrôle de ses réactions.

     

    11) Le Bouddha disait : "Travaillez avec diligence à votre propre salut."

    Le Bouddhisme ne connaît d’autre autorité pour la vérité que l’intuition individuelle et cette autorité n’existe que pour l’individu lui-même. Chaque homme subit les conséquences de ses propres actions et évolue par elles tandis qu’il aide son prochain à atteindre la même délivrance. La prière à Bouddha, ni à aucun Dieu, ne peut empêcher un effet de suivre sa cause. Les moines bouddhistes sont des maîtres et des modèles, mais en aucun sens des intermédiaires entre l’individu et la réalité. La plus complète tolérance est pratiquée envers toutes les religions et philosophies, car nul homme n’a le droit d’intervenir dans la marche de son prochain vers le but.

     

    12) Le bouddhiste n’est nullement pessimiste et ne cherche pas à s’évader de la réalité.

    Il ne nie pas l’existence de "Dieu", ni de l’âme, quoiqu’il applique à ces termes sa propre interprétation. C’est au contraire une logique, une religion, une science spirituelle, un mode de vie raisonnable, pratique et qui embrasse tout. Depuis deux mille cinq cents ans, il a satisfait les besoins de près d’un tiers de l’humanité. Il attire l’occident parce qu’il n’a pas de dogmes et qu’il satisfait le coeur comme la raison ; qu’il insiste sur la confiance en soi, allié à la tolérance envers d’autres opinions ; qu’il embrasse la science, la religion, la philosophie, la psychologie, la morale et l’art, et considère l’homme comme seul créateur de sa vie présente et seul ordonnateur de sa destinée.

     

    Paix à tous les êtres

     

     


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    Trois aspects majeurs du chemin

    Dzong-ka-ba
    (1357-1419)



    Hommage aux nobles, aux saints lamas.

    Je vais vous expliquer du mieux que je peux
    Le contenu essentiel de toutes les écritures du Vainqueur,
    Le chemin loué par les fils et les filles excellents du Vainqueur,
    Le havre des êtres fortunés assoiffés de libération.

    Vous qui n'êtes pas suspendus aux plaisirs de la vie dans le monde,
    Vous qui avez à coeur d'exploiter pleinement possibilités et chances,
    Vous qui inclinez à suivre le chemin de prédilection du Bouddha conquérant,
    Êtres fortunés, écoutez avec un esprit clair.
     

    Tant que n'a pas germé la volonté farouche
    De quitter à jamais l'existence cyclique,
    Il ne faut pas compter mettre un terme à la quête
    Des vagues de plaisir dans l'océan de la vie.

    De même l'ardente soif d'existence cyclique tient
    Serré dans ses liens le mortel incarné.
    Aussi, dès le début, se doit-on d'acquérir la volonté de
    Rompre avec l'existence cyclique.

    Possibilités et chances ne se rencontrent que rarement.
    Éphémère est la vie.
    En cultivant ces pensées,
    L'attachement aux apparences de cette vie s'inversera.

    Si vous pensez et repensez
    Aux actes, à leurs inéluctables effets
    Et aux souffrances de l'existence cyclique,
    L'attachement aux apparences des vies futures s'inversera.

    Si, ayant ainsi médité, le riche
    Déploiement de l'existence cyclique n'éveille en vous
    Aucun éclair, si bref soit-il, d'admiration,
    Si l'esprit de recherche nuit et jour vous habite,
    Vous poussant jour et nuit vers la libération,
    Alors, c'est qu'a germé la ferme volonté
    De quitter à jamais l'existence cyclique.
     
     










    Mais encore faut-il que la ferme volonté de quitter à jamais l'existence cyclique
    Aille de pair avec l'éveil d'une pleine aspiration à la plus haute illumination.
    Sans quoi, elle ne serait pas source de la prodigieuse béatitude de l'incomparable éveil.
    Aussi l'intelligent devrait-il faire naître la noble intention altruiste de devenir illuminé.

    Emportés par le continuum des quatre courants violents,
    Ligotés par les liens serrés des impulsions difficiles à contrôler,
    Ils sont entrés dans la cage de fer de la saisie d'un soi réellement existant,
    Ils sont totalement obscurcis par les ténèbres épaisses de l'ignorance,
    Ils connaissent d'infinies naissances dans le cycle des existences, et, de naissance en naissance,
    Ils sont sans cesse suppliciés par les trois souffrances.

    En ressassant ces pensées sur la condition des créatures,
    Nos mères parvenues en un tel état,
    Fais naître à leur intention
    Le dessein suprêmement altruiste d'atteindre à l'illumination.
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Tant que la sagesse permettant de réaliser le mode d'existence des phénomènes vous fait défaut,
    Même si vous avez fait germer la volonté parfaite de quitter l'existence cyclique et l'intention altruiste,
    Le racine de l'existence cyclique ne saurait être coupée.
    Alors, attelez-vous aux moyens de réaliser la production interdépendante.

    Quiconque, voyant la cause et l'effet de tous les phénomènes de l'existence cyclique et du nirvana
    Comme un principe infaillible,
    Fait table rase de l'idée fausse d'existence en soi associée à ces objets,
    A pris le chemin qui est agréable au Bouddha.

    Tant que ces deux : la réalisation des apparences
    - Infaillibilité de la production interdépendante -
    Et la réalisation de la vacuité - non assertion d'une existence en soi  -
    Semblent séparées, la pensée du bouddha Shakyamuni n'est pas réalisée.

    Lorsque les deux réalisations s'éclairent simultanément sans alternance,
    Et qu'à la seule vue de l'infaillibilité de la production interdépendante
    Une intelligence affûtée tranche l'erreur de perception d'existence en soi,
    C'est signe que l'analyse de la vue de la réalité est parachevée.

    En outre, l'extrémisme de l'existence inhérente est exclu
    Par la connaissance de la nature des apparences
    Existant seulement en tant que désignations nominales
    Et l'extrémisme de l'existence absolue est exlus par la connaissance de la nature de la vacuité
    Absence d'existence propre et non pas d'existence nominale.

    Si au coeur même de la vacuité,
    L'apparition de la cause et de l'effet est connue,
    Vous ne serez pas pris au piège des vues extrêmes
     

    Après avoir saisi exactement tels qu'ils sont
    Ces trois aspects majeur de chemin dans leur essence,
    Recherche la solitude et fais naître un zèle ardent.
    Atteins rapidement ton but final, mon enfant.

     


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    Mahamudra-Upadesha



    Instructions orales sur le Mahamoudra transmises par Sri Tilopa à Naropa
    sur les rives du Gange. Traduit du sanskrit en tibétain par chos kyi blo gros,
    Marpa, le Traducteur.
     


    Hommage à la sagesse coémergente!
    Le mahamoudra ne peut être montré;
    mais toi qui est dévoué au gourou,
    qui maîtrises les pratiques ascétiques,
    et sais endurer la souffrance, intelligent Naropa,
    inscris ceci dans ton coeur, fortuné disciple.

    kye ho!
    Regarde la nature du monde,
    impermanent comme un mirage ou un rêve;
    même le  mirage ou le rêve n'existent pas.
    Aussi, développe la renonciation et abandonne les activités mondaines.
    Renonce aux serviteurs et aux proches, causes de passion et d'aggression.
    Médite seul dans les forêts, les retraites, les lieux solitaires.
    Demeure dans l'état de non-méditation.
    Si tu réalise la non-réalisation, alors tu as réalisé le mahamoudra.

    Le dharma du samsara est mesquin, il suscite passion et aggression.
    Les phénomènes que nous avons créés sont insubstantiels; recherche donc la substance ultime.
    Le dharma de l'esprit ne peut percevoir le sens de la conscience transcendante.
    Le dharma de l'action ne peut découvrir le sens de la non-action.

    Si tu désires atteindre la conscience transcendante et la non-action,
    coupe alors la racine de la conscience et conserve à ton esprit sa nudité.
    Laisse se décanter les eaux polluées de l'activité mentale.
    Ne cherche pas à arrêter les projections, mais laisse-les parvenir d'elles-mêmes au repos.
    S'il n'y a plus ni rejet ni acceptation, tu es libéré dans le mahamoudra.

    Lorsque les arbres développent feuilles et branches,
    il suffit de couper les racines pour abattre l'ensemble.
    De même, si tu coupes la racine de l'esprit,
    les diverses activités mentales s'évanouiront.

    Les ténèbres qui se sont amassées durant des milliers de kalpas,
    une seule torche les dispersera.
    De la même façon, une expérience instantanée de la conscience lumineuse
    dissoudra le voile des impuretés karmiques.
     
     

    Hommes et femmes de moindre intelligence qui ne pouvez saisir ceci,
    concentrez votre conscience et prêtez attention à la respiration.
    Par le moyen de différents regards et de diverses techniques de concentration,
    disciplinez votre esprit jusqu'à ce qu'il se repose naturellement.

    Si tu perçois l'espace,
    les notions figées de centre et de limite disparaissent.
    De même, si l'esprit perçoit l'esprit,
    toutes activités mentales cessantes, tu demeureras dans un état de non-pensée,
    et tu réaliseras la suprême bodhi-citta.

    Les vapeurs s'élévant de la terre se transforment en nuages, puis elles s'évanouissent dans le ciel;
    personne ne sait où vont les nuages une fois dissous.
    De la même façon, les vagues de pensées produites par l'esprit
    se dissolvent lorsque l'esprit perçoit l'esprit.

    L'espace est dépourvu de couleur et de forme;
    inchangeant, il n'est ni obscur ni clair.
    De même, l'esprit lumineux n'a ni couleur ni forme;
    il n'est ni obscur ni clair, ni mauvais ni bon.

    L'essence pure et brillante du soleil
    n'est pas affectée par les ténèbres qui règnent durant des milliers de kalpas.
    De la même façon, l'essence lumineuse de l'esprit
    n'est pas obscurcie par les longs kalpas du samsara.

    Bien que l'on puisse le dire vide,
    l'espace est indescriptible.
    De même, bien qu'on puisse le qualifier de lumineux,
    Lui donner un nom ne prouve pas que l'esprit existe.
    L'espace n'est pas localisable.
    De même, l'esprit du mahamoudra est dépourvu de demeure.

    Sans changement, repose sans attache dans l'état primordial;
    sans doute tes liens vont se dénouer.
    L'essence de l'esprit est comme l'espace,
    aussi n'y a-t-il rien qu'il n'embrasse.
    Laisse les mouvements de ton corps couler authentiquement,
    cesse ton bavardage oiseux, que ta parole devienne un écho;
    sans esprit, vois le dharma du saut.

    Le corps, comme un bambou creux, est dépourvu de substance.
    L'esprit est comme l'essence de l'espace, sans place pour les pensées.
    Repose sans attache dans ton esprit tranquille, sans le brider ni le laisser vagabonder.
    Lorsque l'esprit est sans but, cela est mahamoudra.
    Un tel accomplissement réalise la suprême illumination.
     
     

    La nature de l'esprit est lumineuse, sans objet de perception.
    Tu découvriras le sentier du Bouddha lorsque la voie de la méditation n'est plus.
    En méditant sur la non-méditation, tu réaliseras la suprême bodhi.

    Telle est la suprême vision -- elle transcende fixation et saisie.
    Telle est la suprême méditation -- sans vagabondage de l'esprit.
    Telle est la suprême action -- sans effort.
    Lorsqu'il n'y a plus ni espoir ni peur, le but est atteint.

    L'alaya non née est dépourvu de vêtements et de voiles.
    Laisse ton esprit reposer dans l'essence non née; ne distingue pas l'après-méditation de la méditation.
    Lorsque les projections ont épuisé le dharma de l'esprit,
    l'on atteint la suprême vision, libre de toutes limitations.

    Profonde et sans  limites est la méditation suprême.
    Existant d'elle-même, sans effort, est l'action suprême.
    Existant de lui-même, sans espoir, est le fruit suprême.
    Au commencement l'esprit est semblable à un torrent turbulent.
    Au milieu il est semblable au Gange, coulant doucement.
    A la fin, il est semblable à la confluence de toutes les rivières, à la rencontre du fils et de la mère.

    Les adeptes du tantra, de la prajnaparamita,
    du vinaya, des sutras et des autres religions,
    ne verront pas le mahamoudra lumineux
    au moyen de leurs textes et de leurs dogmes philosophiques.
    Sans esprit, sans désir,
    existant par soi-même, apaisé de soi-même,
    cela est comme une vague.
    La luminosité n'est voilée que par le surgissement de désir.

    Le veritable voeu de samaya est rompu lorqu'on pense en termes de préceptes.
    Si tu t'attardes sur l'ultime, si tu le perçois et ne t'en écartes point,
    ta pratique est sainte, tu es une torche illuminant les ténèbres.

    Dépourvu de desirs, ne demeurant pas aux extrêmes,
    tu verras les dharmas de tous les enseignements.
    Si tu persévères dans une telle attitude, tu te libéreras de la prison samsarique.
    Si tu médites de cette façon, tu consumeras le voile des impuretés karmiques.
    On te considérera dès lors comme le "Flambeau de la Doctrine".

    Même les ignorants qui ne portent aucune dévotion à cet enseignement
    pourront être sauvés par toi de leur incessante noyade dans le fleuve du samsara.
    Il est dommage que les êtres endurent de telles souffrances dans les mondes inférieurs.
    Celui qui veut se libérer de la souffrance doit trouver un gourou avisé.
    Imprégné par l'adhisthana son esprit sera libéré.
     
     
     
     
     
     
     

    Si tu trouves un karma moudra, alors s'élèvera la sagesse réalisant l'union de la joie et du vide.
    L'union des moyens subtils et de la connaissance suscite des bénédictions.
    Réalise cela et donne naissance au mandala.
    Répands-le en tous lieux et distribue-le dans tout ton corps.

    S'il n'y a pas de désir, viendra l'union de la joie et du vide.
    Vis longtemps, sans cheveux blancs, et tu croîtras comme la lune.
    Deviens radieux, et ta force sera parfaite.
    Après avoir rapidement réalisé les siddhis relatifs,
    il convient de chercher les siddhis absolus.
    Que cet enseignement exact du mahamoudra demeure dans le coeur des êtres fortunés.
     
     





     


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    L'entrainement de l'esprit
    en huit stances

    par Gadampa Lang-ri-tang-ba
     
     
     
     

        Avec la volonté d'accomplir
        Le bonheur suprême de tous les êtres,
                                                             Tellement plus précieux que la pierre-exauçant-les-voeux
                                                             J'apprendrai à les choyer comme un trésor inestimable.

                                                             En toute assemblée, j'apprendrai
                                                             À me regarder comme le plus humble,
                                                             Mais du fond du coeur et avec respect,
                                                             Je tiendrai autrui en suprême estime.

                                                            M'exerçant à passer tous mes actes
                                                            Au crible de ma conscience,
                                                            Dès que s'annonce en moi quelque passion brûlante,
                                                            Menaçant ma paix et celle d'autrui,
                                                            Je l'affronte hardiment et préviens le danger.

                                                            Je m'exercerai à aimer les êtres de nature ombrageuse,
                                                            Et ceux que hantent de lourds péchés et que tourmente la souffrance,
                                                            Les rencontrer sera pour moi comme si de tous les trésors, j'avais trouvé le plus précieux,
                                                            La perle rare inespérée.

                                                            Si d'autres gens par jalousie me traitent mal,
                                                            Me calomnient, me font outrage et autres torts,
                                                            J'apprendrai à m'attribuer sans réserve la défaite
                                                            Et à leur offrir la victoire.

                                                            Si celui à qui j'ai prodigué tous mes bienfaits
                                                            Et dont j'espérais tant, contre toute raison,
                                                            Me blesse profondément, j'apprendrai
                                                            À voir en lui l'ami spirituel excellent.

                                                            En bref, à tous sans exception, je m'exercerai à offrir,
                                                            Directement et indirectement, aide et bonheur,
                                                            Et avec tout le respect que méritent des mères,
                                                            Je me chargerai de leur mal et de leur souffrance.

                                                            Apprenant à garder sans tache ces pratiques,
                                                            Libre des corruptions des huit soucis mondains,
                                                            Connaissant toute chose comme illusion magique,
                                                            De mon attachement je briserai les liens.

     


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