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       Que nous conseille l'opinion quant à la conduite à tenir vis-à-vis du désir ? La postmodernité flatte la recherche du plaisir. Nous sommes largement encouragés de donner satisfaction à tous nos désirs. "Vivre ses désirs" est dans le monde actuel une formule publicitaire assez banale. Nos mœurs n'ont pas une forme répressive, ils seraient plutôt très largement laxistes. Nous partageons d'emblée l’opinion selon laquelle le bonheur, c’est la satisfaction de tous les désirs. La libération sexuelle a apporté l'idée qu'il ne fallait surtout pas réprimer, qu'il fallait même exprimer le désir, exprimer ses désirs et se borner à les suivre. Celui qui voudrait réprimer ses désirs serait vu dans notre monde comme une sorte d'exception étrange à une règle commune qui enseigne le contraire .

     

        Pourtant, de loin en loin nous faisons aussi l’expérience de ce que la multiplication des désirs engendre aussi l’insatisfaction, le dégoût et l’ennui. " Plus le désir avance, plus la possession véritable s’éloigne ". Fatigué de désirer en restant mécontents, nous serions presque en désespoir de cause tentés de dire avec Proust : " si le bonheur ou du moins l’absence de souffrance peut-être trouvé, ce n’est pas dans la satisfaction, mais dans la réduction, l’extinction progressive finale du désir qu’il faut chercher ". L’ascétisme serait alors la véritable morale du désir.

    La question est donc :

    Le bonheur est-il dans la réalisation ou dans la suppression des désirs ?

     


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  • L’écriture intime est une écriture profonde de soi dans laquelle on avoue tout ce qui reste normalement caché, voire secret. L’homme qui écrit sa vie et qui la livre, demande une reconnaissance, une approbation qui ne concerne pas seulement son texte mais sa personne et sa vie. L’écriture intime peut se retrouver sous la forme d’autobiographie, de confession, de mémoires, de journal intime…

    Nombreuses sont les personnes, qui, quotidiennement, se penchent sur leur journal pour y confier toutes leurs pensées et tout ce qu’elles vivent chaque jour. On couche sur son journal intime tout ce que l’on ressent, que ce soit ses profondes souffrances, ses déprimes passagères, ses euphories, ou même ses grands secrets que l’on s’est juré de garder pour soi.

    Sa première utilité est donc de se confier, lorsqu’il est impossible de se livrer à quelqu’un, ce qui permet de se libérer, de se faire plaisir en se complimentant, mais aussi de voir plus clair en soi lorsqu’on parle de soi-même comme d’une autre personne, sans la crainte du regard des autres. C’est pourquoi nous pouvons nous demander si l’écriture intime est un travail d’éclaircissement de soi ou une forme de complaisance narcissique.


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