-
Par BluePas le 11 Janvier 2006 à 14:21
Les douze principes du bouddhisme
Par Linhson
Ces principes, rédigés à lusage des bouddhistes occidentaux, ont été traduits en japonais, chinois, siamois, birman et cinghalais ainsi quen plusieurs langues européennes.
Ils ont été approuvés par les 17 écoles les plus importantes du Japon ; par feu le Vénérable Tai Hsu, au nom de millions de bouddhistes chinois ; par le Patriarche Suprême du Siam ; avec lassentiment de lOrdre Bouddhiste, et par des bouddhistes laïcs marquants de Birmanie et de Ceylan. Ils sont en voie dadoption par des organisations bouddhistes de différentes contrées de lEurope et aux États-Unis dAmérique. Ils pourraient devenir la base de ralliement pour un Bouddhisme mondial.
Gautama le Bouddha, fils dun prince régnant, naquit dans le nord de lInde au VIème siècle avant Jésus-Christ. A lâge de vingt-neuf ans, dégoûté de son existence fastueuse alors que la vie des autres était remplie de souffrances, il quitta son palais et sen alla errant par les routes pour chercher le remède à cette souffrance et en délivrer lhumanité. Après des recherches spirituelles, il parvint à lÉveil et fut connu désormais comme le Bouddha "le Tout Éveillé". Durant tout le reste de sa vie, il enseigna, à tous ceux qui vinrent à lui, le Chemin du Juste Milieu qui conduit à la cessation de la souffrance. Après sa mort, son enseignement fut largement répandu si bien que, de nos jours, près dun tiers de lhumanité considère le Bouddha comme le guide qui, après avoir atteint la délivrance, enseigne à tous les hommes le moyen dy parvenir.
A notre époque le Bouddhisme est divisé, dune manière générale, en deux écoles. LÉcole du Sud, lHinayana ou Theravada (lEnseignement des Anciens) suivie en Ceylan, en Birmanie, au Siam et dans certaines parties de lInde qui cependant nest plus un pays bouddhiste ; et lÉcole du Nord, ou Mahayana englobant le Tibet, le sud de la Mongolie, ainsi que des milliers de chinois et de japonais. Ces Écoles, parfaitement tolérantes lune envers lautre, sont les aspects complémentaires dun tout. Le Bouddhisme est appelé la religion de la paix parce quil ny a jamais eu de guerre Bouddhiste et quaucun homme, en aucun temps, na été persécuté par une organisation Bouddhiste, ni pour ses croyances, ni pour leur expression.
Ci-dessous suivent quelques vérités fondamentales, ou principes du Bouddhisme :
1) Le salut par ses propres moyens est pour tout homme la tâche immédiate.
Quand un homme gît, blessé par une flèche empoisonnée, il nen retarde pas lextraction en demandant des détails sur lhomme qui la décochée, ni sur la forme de la flèche. Il y aura du temps pour le développement de compréhension de la doctrine pendant le parcours du chemin. En attendant, commencez dès aujourdhui à affronter la vie telle quelle est, en ne vous instruisant jamais que par votre expérience personnelle.
2) Le premier fait de lexistence est la loi du changement ou de limpermanence.
De latome à la montagne, dune simple pensée à un empire, tout passe par le même cycle dexistence : la naissance, la croissance, le déclin et la mort. Seule la vie persiste et cherche sans cesse à se manifester sous des formes nouvelles. "La vie est un point, ny construis pas ta maison..." La vie est un phénomène de mouvement et celui qui saccroche à la forme, quelque splendide quelle paraisse, souffrira en résistant à ce courant.
3) La loi du changement sapplique également au concept de lâme.
Dans lindividu, il ny a pas de principe qui soit immortel et immuable. Seul "lInnommé... lUltime Réalité ne change pas ; toutes les formes de la vie, y compris lhomme, sont des manifestations de cette réalité." Pas plus que lampoule électrique ne possède la lumière, lhomme ne possède la lumière, lhomme ne possède la vie qui circule en lui.
4) Lunivers est lexpression de la loi.
Tous les effets ont des causes, et le caractère de lhomme est la somme de ses pensées et de ses actes antérieurs. Le karma, qui signifie action-réaction, gouverne toute existence. Lhomme est le seul ordonnateur de son entourage et de la façon dy réagir, ainsi que de sa condition future et de son ultime destin. Par des pensées et une conduite bien dirigées, il peut purifier graduellement sa nature intérieure et ainsi, par une pleine connaissance de soi, parvenir à se libérer de la renaissance. Cette évolution demande de longues périodes de temps, comprenant vies après vies, sur cette terre. Mais finalement toute forme de vie atteindra lÉveil.
5) La vie est indivisible quoique ses formes changeantes soient innombrables et périssables.
Il ny a en réalité pas de mort, bien que toute forme doive mourir. La compréhension de lunité de la vie éveille la compassion, un sentiment didentité avec la vie sous dautres formes. La compassion a été appelée "la loi suprême, léternelle harmonie" : celui qui trouble lharmonie de la vie souffrira en conséquence et retardera son propre éveil.
6) La vie étant une, lintérêt dune de ses parties doit être celui du tout.
Lhomme, dans son ignorance, croit quil peut lutter avec succès pour ses propres intérêts, et cette énergie mal dirigée de légoïsme produit la souffrance. Il apprend, par cette souffrance, à en réduire et finalement à en éliminer la cause. Le Bouddha enseigna Quatre Nobles Vérités : a) lexistence universelle de la souffrance, b) sa cause : le désir mal dirigé, c) son remède : lélimination de la cause, d) le Sentier Octuple du développement personnel qui conduit à la fin de la souffrance.
7) Le sentier Octuple comporte :
(1) La compréhension juste. (2) La pensée juste. (3) La parole juste. (4) Laction juste. (5) Les moyens dexistence juste. (6) Leffort juste. (7) Lattention juste. (8) La concentration juste : la maîtrise de lesprit qui parvient à élever lêtre au samadhi, ou la contemplation de la réalité, qui mène à lÉveil total. Comme le bouddhisme est une façon de vivre, plutôt quune théorie de la vie, le parcours de ce sentier est indispensable pour la délivrance personnelle. "Cesse de faire le mal, apprends à faire le bien, purifie ton coeur : ceci est lenseignement des Bouddhas."
8) La réalité ne peut être décrite.
Un Dieu avec des attributs nest pas la réalité finale. Mais le Bouddha, un être humain, devint le Tout-Eveillé. Le but de la vie est datteindre lÉveil. Cet état de conscience, Nirvana, lextinction des limites de la personnalité, peut être réalisé dès cette existence sur cette terre. Tout homme et toute autre forme de vie contiennent la possibilité dÉveil. Le moyen pour y arriver, cest de devenir ce que nous sommes. "Regarde en toi, tu es Bouddha."
9) Entre lÉveil potentiel et lÉveil véritable se trouve le Chemin du juste milieu,
la Voie Octuple qui mène "du désir à la paix", un procédé de développement personnel entre les opposés, évitant les extrêmes. Le Bouddha parcourut cette voie jusquau bout et la seule foi requise par le Bouddhisme est la croyance raisonnable que là où a passé un guide, il nous est possible de marcher à notre tour. La voie doit être suivie par lhomme entier, non seulement par ce quil y a de meilleur en lui. Il faut que le coeur et lintelligence soient développés ensemble. Le Bouddha était aussi bien le Tout-Compatissant que le Tout-Eveillé.
10) Le Bouddhisme attache une grande importance à la nécessité de la concentration
intérieure et à la méditation qui, à la longue, conduisent au développement des facultés spirituelles. La vie subjective est aussi importante que laccomplissement des tâches quotidiennes et des périodes de tranquillité sont indispensables pour lactivité intérieure et le bon équilibre de la vie. Le Bouddhiste doit être toujours attentif et calme, évitant lattachement intellectuel et sentimental à la parade de lillusion. Cette attitude, toujours renforcée de défense contre les événements quil sait avoir créés lui-même, laide à garder le contrôle de ses réactions.
11) Le Bouddha disait : "Travaillez avec diligence à votre propre salut."
Le Bouddhisme ne connaît dautre autorité pour la vérité que lintuition individuelle et cette autorité nexiste que pour lindividu lui-même. Chaque homme subit les conséquences de ses propres actions et évolue par elles tandis quil aide son prochain à atteindre la même délivrance. La prière à Bouddha, ni à aucun Dieu, ne peut empêcher un effet de suivre sa cause. Les moines bouddhistes sont des maîtres et des modèles, mais en aucun sens des intermédiaires entre lindividu et la réalité. La plus complète tolérance est pratiquée envers toutes les religions et philosophies, car nul homme na le droit dintervenir dans la marche de son prochain vers le but.
12) Le bouddhiste nest nullement pessimiste et ne cherche pas à sévader de la réalité.
Il ne nie pas lexistence de "Dieu", ni de lâme, quoiquil applique à ces termes sa propre interprétation. Cest au contraire une logique, une religion, une science spirituelle, un mode de vie raisonnable, pratique et qui embrasse tout. Depuis deux mille cinq cents ans, il a satisfait les besoins de près dun tiers de lhumanité. Il attire loccident parce quil na pas de dogmes et quil satisfait le coeur comme la raison ; quil insiste sur la confiance en soi, allié à la tolérance envers dautres opinions ; quil embrasse la science, la religion, la philosophie, la psychologie, la morale et lart, et considère lhomme comme seul créateur de sa vie présente et seul ordonnateur de sa destinée.
Paix à tous les êtres
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique